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Avec “All In”, Don Rimini met carte sur table! [Interview]

press-pic-2-don-rimini-all-in-album-2016-alessio-mucedda-skdToutes les photos sont d’Alessio Mucedda. 

A quelques jours de son passage au Nouveau Casino pour la “Don Rimini, All In Release Party” – la dernière soirée de 2016 dans notre antre – nous sommes allés poser quelques questions à l’artiste qui vient de dropper le projet qu’il viendra défendre sur scène. Ensemble, on a parlé de poker, de son LP, de son parcours musicale, de Chicago et bien d’autres choses encore, à découvrir ci-dessous.

 

NC : Don Rimini, on va commencer cash, pas de bluff entre nous. Tu as appelé ton projet « All in », tu aimes le poker ?
[Rires] Oui, j’aime bien le poker mais je n’y joue pas souvent. Je trouvais que le terme « ALL IN » était un nom très cool pour mon album. Il représente pour moi le challenge, et j’aime les challenges. De la pochette au nom des tracks,  je voulais être dans cet esprit Poker, Casino, Gambling… J’aime l’idée que tout se tient, que ce ne soit pas juste une suite de tracks avec des noms choisis au hasard qui ne représentent rien.

 

NC : En 2012, tu donnais une interview et tu disais que tu n’avais jamais vraiment su choisir entre la techno et la house. Aujourd’hui Don Rimini est plus techno ou définitivement house?
Je n‘ai toujours pas choisi en fait [Rires]. C’est impossible je kiffe tellement ces 2 styles. Dans mes Dj sets tu peux entendre, par exemple, un Detroit Swindle suivi d’un Remix de TWR72. Je suis un grand fan de Ghetto House aussi. Je n’aime pas être mis dans ce système de catégorie, j’ai l’impression que ça me donne moins de liberté. Je pense néanmoins que le public aujourd’hui me considère plus comme un DJ House, ce qui me va très bien.

 

 

NC : Tu sors un projet Chicago House avec “All In”. Ce qu’il se passe à Chicago aujourd’hui tu en penses quoi ?
Ce qui me fascine aujourd’hui, c‘est de voir des Djs, des légendes de Chicago que je kiffais dans les 90’s, revenir sur le devant la scène. Je suis ravi de voir, par exemple, que quasiment tous les mecs qui ont signés sur Dance Mania à l’époque sont toujours dans la musique, De Houzmon’ à Dj Funk, De Parris Mitchell  à Paul Johnson … Il y a 2 ans, Lil Tal remixait mon Track « Dance To Chicago », et aujourd’hui Deeon joue des tracks de mon album. La Ghetto House prend un peu plus d’ampleur  depuis 2-3 ans et c’est très cool.  « MAKE GHETTO HOUSE GREAT AGAIN »

 

NC : Ca influe sur ta musique aussi ?
Ma musique aujourd’hui, celle que je joue, celle que je compose, celle que j’aime, est très influencée par mon adolescence voir même avant. Je kiffe la Chicago House, la Techno de Détroit, mais aussi le son Européen de cette époque. Mon album est clairement orienté vers ce style particulier née à Chi-town avec ce coté retro 90s.


NC : Qu’est ce qui te plait dans cette ville hormis que ce soit le berceau du style.
Chicago a aussi une grande histoire. Al Capone, la prohibition… Le film, les Blues Brothers, qui se déroule là bas. Mais aussi Soul Train, l’émission de danse des années 70 diffusée au début sur une petite chaine locale … Et forcément la naissance de la House Music et de son dérivé la Ghetto House.

 

NC : Toi qui a fait de belle tournée et des dates devant des milliers de personnes, tu préfères les petites salles ou les grands festivals ?
L’exercice est très différent entre les deux. J’aime vraiment les 2. Le fait de jouer dans un club ou une salle plus petite te permet de partager un peu plus avec le public, à mon avis. Et je recherche un peu ce contact. Dans la vie courante, je suis plus clubber que festivalier. Mais le fait  de jouer devant des milliers de personnes est quelque chose de très excitant aussi, j’avoue.

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NC : Aujourd’hui tu vis à Bruxelles, tu perçois une différence entre le public belge et le public français ?
Je ne perçois aucun changement avec le public belge, il a toujours été accueillant, souriant, et quasiment infatigable avec moi. Le public Français est plus divers, tu peux tomber sur un public en Or, qui a envie de s’amuser, et qui donne tout, les soirées de mes potes de La Crèmerie à Rennes en sont clairement le reflet. Ou tu peux avoir en face de toi des mecs un peu plus blasés, ou prétentieux, mais c’est devenu très rare aujourd’hui. Le public Français a changé du coup je me sens vraiment à l’aise avec les 2. Après pour être franc, je pense que le prix des boissons peut jouer aussi. En Belgique tu peux payer plus facilement ta tournée à tes potes. En France les conso sont beaucoup plus chères, donc il y a moins de partage de ce fait. Mais c’est un détail.

 

NC : J’ai entendu dire que tu étais un gros collectionneur de vinyle. Feadz que tu connais en a une belle aussi apparemment, entre toi et lui lequel est le plus gros collectionneur ?
Franchement je ne sais pas combien Fabien a de disques, peut être plus que moi. C’est pas vraiment la course à la quantité. L’important est d’avoir les disques que tu kiffes. Chaque disque acheté représente quelque chose pour moi, une époque. Je dois avoir 4000 vinyles, beaucoup de Techno et de House. pas mal de Hip Hop et R&B aussi, et des bacs de Drum&Bass, de Hardcore, de Funk, de Pop… Je suis assez fier d’avoir des pièces tirées à quelques exemplaires. J’ai commencé à mixer à quatorze ans sur vinyles, puis plus tard sur CD, maintenant j’arrive en soirée avec ma clef USB, et je dois avouer que c ‘est un confort pour mon dos, et un risque en moins de rayures sur les collectors, ou le rumble que tu doit éviter… Néanmoins, pour quelques rares occasions, ca peut m’arriver de sortir un set uniquement vinyles…

 

NC : Tu as dit que Dance Mania, et ses artistes, t’avais toujours beaucoup influencé. Ce label représente quoi pour toi ?
La première fois que j’ai entendu du Dance Mania, c’était au Rex Club, dans les années 90, le Jeudi pour la soirée des Daft Punk qui s’appelait « HOMETOWN ». Et leur invité ce soir la, était un certain DJ FUNK. J‘ai pris ma claque, j’avais jamais entendu un Dj set comme ça. Plein de dirty lyrics, mais à la fois pas sérieux du tout. C’était du « BITCH BITCH FUCK FUCK LET ME SEE YOUR DICK WORK » joyeux. Voilà ce qui m’a plu en premier, et c’était totalement nouveau pour moi et totalement décalé. Ca m’a marqué à vie je pense. J’ai encore une cassette de mix  que Funk donnait gratuitement au public  pendant son set. L’influence de Dance Mania sur mes productions (même Electro) se ressent car j’utilise beaucoup de voix dans mes tracks et c’est assez souvent porté sur le cul.

NC : Ca fait un bout de temps que tu es dans le monde de la musique electro. Comment tu l’as vu évoluer ?
Par cycle, ça a toujours fonctionné comme ça. J’ai eu ma période Hardcore Techno avec The Horrorist, et tous les DJ Hollandais, les labels Mokum, ou IST, j’avais pas le choix à l’époque quand je sortais an raves c’était soit Hardcore soit Trance, le choix a été vite fait pour moi. Puis une période plus club, plus House avec le Rex club, le Palace, en parallèle  il y avait aussi la Techno, Jeff Mills, Dave Clarke.  La suite début 2000 c’est l’electro-clash de Miss Kittin, The Hacker et Dj Hell  qui n’a duré que 2-3 ans. Et on est arrivé à l’électro d’Ed Bangers, Institubes et mes premières sorties EP. Aujourd’hui on est revenu à la House et la techno… Durant ces 20 ans, Il y a eu plein de branches qui se sont créés en parallèle  qui ont plus ou moins durées, la new beat, le dubstep, la trap, le grime, la minimal… Mais les 2 courants Majeurs ont toujours été présents peu importe le temps. La techno et la house ont évolué mais sont toujours restées.
NC : Comment vois-tu l’évolution de la house en France?
En France, je ne sais pas, je crois que tout le monde suit un peu ce que font les autres européens ou quelques labels US. Si on parle de French Touch House, il n’en existe pas, à part peut être les potos  Amine Edge & Dance que j’aime bien et la Chill house (qui n’est pas vraiment ma came). il y a des mecs qui se démarquent un peu quand même, mais trop peu médiatisés. Je pense à Neue Grafik, undeux, au collectif « imported » et bien sur à ma Booty Call Family  qui ouvre la voix vers une GHETTO HOUSE FRANCAISE de qualité. Je suis vraiment à fond avec eux. Et aussi avec le prochain mec qui me sortira un track de HARD HOUSE ahaha.

NC : Reçois-tu des projets de jeune producteur?
Oui j’écoute tout ce qu’on m’envoie, car c’est plus marrant de jouer un titre qui défonce que personne ne connaît, plutôt que le tube du moment en tant que DJ. De plus depuis Mai de cette année, je suis directeur artistique chez BADLQQK, le label Canadien fondé par mes potes RYME. Du coup ma première sortie en tant que DA était les Italiens de DINAMIX en septembre dernier. Et je viens de placer un petit Français « Crowd Control » sur la compilation à venir en Mars. Je discute pas mal sur Facebook aussi avec de jeunes talentueux producteurs, un marocain NOURAD, le parisien Batmouche, et mon pote belge ASKY, on échange des tracks, des idées… J’en oublie certains surement.

 

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NC : Parle nous un peu de « All In ». Comment est né le projet ?
En fait c’est venu, par un concours de circonstances. On continuait à me demander sur les réseaux sociaux quand arriverait le premier album de Don Rimini. Et un jour, je suis passé chez mon pote  Marvy avec une clef USB rempli de démos. Une Vingtaine de track finis ou partiellement finis. Et en écoutant tous les tracks à la suite chez lui, l’idée de l’album à germer de façon plus concrète. J’ai choisi les 12 meilleurs, j’ai réfléchi, au tracklist, à l’idée du « Poker » pour faire quelque chose de cohérent. Et bien sur au son. Je voulais un album très club, que chaque titre soit assez différent mais que leur point commun était le dancefloor. Un album à danser. A part peut être la surprise du dernier track, mais c’est une surprise…

NC : Tu as fait quelques aller-retour à Chicago pendant la conception ou tout s’est fait sur Bruxelles ?
[Rires] Ca aurait été marrant. Mais pour être franc, tout s’est fait à BXL. La dernière fois que je suis allé à Chicago c’était il y a 5 ans peut être, avec Boysnoize et Jack Beats…

NC : Tu nous réserves quoi après cet Lp ?
Les Clips pour l’album arrivent. Un nouveau Ep va sortir le 9 Janvier 2017. Et plein de surprises que je ne peux dévoiler maintenant. Mais je devrais faire parler de moi assez régulièrement en 2017.

NC : Tu vas jouer au Nouveau Casino. Une salle ou tu es surement déjà venu. Qu’est ce qui te séduit le plus dans cet endroit ?
Ce que je kiffe le plus au nouveau casino, c est que je me sens comme chez moi. C’est important d’être à l’aise dans un club. Le sound system est super efficace. Et le public très ouvert, et très réceptif. Je n’ai jamais été déçu et je me réjouis de faire cette release party ici. Je trouve que le lieu se prête super bien à ma musique.

NC : A très vite Don Rimini!
Merci à vous et à vite!